Vieillissement du parc automobile français : quelles conséquences ?

Écrit par La rédaction le 10 mai 2024
Vieillissement du parc automobile français : quelles conséquences ?

Des véhicules plus vieux… et non conformes

Avec l’augmentation du prix des véhicules neufs, les automobilistes sont de plus en plus nombreux à conserver leur voiture particulière plus longtemps. Ce phénomène entraîne logiquement un vieillissement du parc auto. Et celui-ci n’est pas sans conséquence sur l’état des véhicules, notamment car il cause une augmentation du nombre de défaillances détectées lors du contrôle technique. État des lieux.

 

Plus de 12 ans de moyenne d’âge

Au début de l’année, l’UTAC-OTC (Organisme technique central) a dévoilé le bilan 2023 du contrôle technique (CT) en France. Au total, 19 456 481 véhicules particuliers (VP) ont réalisé leur contrôle technique périodique, obligatoire tous les 2 ans pour les véhicules de plus de 4 ans (sauf exception). Pour l’ensemble des catégories (VP, utilitaires, etc.), le nombre de contrôles techniques réalisés a d’ailleurs progressé de 5,61 % par rapport à 2022, premier élément pouvant traduire un vieillissement du parc auto tricolore.

Cette impression est d’ailleurs confirmée par les chiffres de l’UTAC-OTC : l’âge moyen des VP ayant réalisé leur contrôle technique est désormais de 12,5 ans, contre 12,4 ans l’année précédente. À l’exception de 2019, il a progressé de manière constante au cours des 10 dernières années. Pour preuve, les véhicules particuliers avaient « seulement » 11,2 ans en moyenne en 2014. On remarque également que la majorité des VP contrôlés ont plus de 10 ans : ils représentent 51,06 % de ceux ayant réalisé un CT en 2022. A contrario, les modèles de moins de 7 ans ne constituent que 21,96 % des véhicules contrôlés (1).

Voir aussi : Comment préparer sa voiture au contrôle technique ?

 

Des véhicules thermiques toujours majoritaires

Les ventes de voitures électrifiées (hybrides et électriques) ne cessent de progresser depuis maintenant plusieurs années. En 2023, elles représentaient d’ailleurs 50,3 % des immatriculations neuves en France (2). La transition semble toutefois prendre du temps car, parmi les VP contrôlés l’année dernière, seuls 2,04 % étaient hybrides ou électriques. Ce chiffre prouve que les modèles électrifiés ont été adoptés il y a peu de temps et qu’ils sont par conséquent encore jeunes (1).

A contrario, les véhicules thermiques constituent la quasi totalité des modèles passés au contrôle technique périodique l’année dernière. L’essence a représenté 34,81 % des CT et le diesel 62,53 %, alors que ces deux énergies sont de moins en moins plébiscitées en achat neuf. Des proportions qui devraient forcément évoluer dans les années à venir, notamment avec l’interdiction de produire des véhicules thermiques et la démocratisation des Zones à faible émissions mobilité (ZFE-m).

 

1 véhicule sur 20 non conforme

Première conséquence du vieillissement du parc auto français, 19,02 % des contrôles techniques des VP étaient non conformes en 2023. Cela reste toutefois sensiblement similaire à 2022. Sur l’ensemble des VP contrôlés, 0,70 % ont d’ailleurs échoué au contrôle technique pour une défaillance critique, entrainant l’immobilisation du véhicule. En toute logique, les taux de non-conformité étaient plus importants sur les véhicules les plus anciens : 26,01 % pour les VP de plus de 10 ans, contre 4,34 % pour ceux de 4 ans et moins.

Les défaillances majeures ou critiques concernent d’ailleurs majoritairement certaines fonctions spécifiques des véhicules. Pour les seuls VP, les motifs de contre-visite portaient principalement sur :

  • les essieux, les roues, les pneus et les suspensions (10,15 % des motifs de contre-visite) ;
  • les feux, les dispositifs réfléchissants et les équipements électriques (8,61 %) ;
  • les nuisances sonores et polluantes (6,78 %) ;
  • les équipements de freinage (4,96 %).

Plus précisément, les défaillances ont eu pour principales causes une mauvaise orientation horizontale d’un feu de brouillard avant (49,2 %), l’usure anormale des pneumatiques ou la présence d’un corps étranger (24,03 %), un disque ou un tambour légèrement usé (23,76 %) et une anomalie du dispositif antipollution constaté via l’OBD (23,42 %) (1).

Lire aussi : Les nouveautés du contrôle technique en 2023

 

Des dépannages toujours plus fréquents

Plus polluants, moins performants, moins sûrs… le vieillissement du parc automobile a de nombreuses conséquences sur l’état des véhicules particuliers. Mais l’autre effet, plus visible celui-ci, c’est l’augmentation des dépannages. Pour preuve, 6,2 millions de missions de dépannage ont été enregistrés en 2023 par l’Union des assisteurs Nomad : cela représente une augmentation du nombre d’interventions de 11 % sur un an.

Cette progression est toutefois à relativiser car elle ne peut pas uniquement être imputée au vieillissement du parc auto. Pour preuve, le nombre de véhicules électriques dépannés a connu une hausse de 10 % par rapport à 2022, principalement en raison d’une panne de batterie (3). D’où l’importance d’ailleurs de bien entretenir la batterie de sa voiture.

 

Sources :

(1) Rapport d’activité annuel 2023 : Contrôle technique périodique des véhicules légers – UTAC-OTC – 2024

(2) Le marché automobile français : décembre 2023 – PFA – 2024

(3) L’Union des Assisteurs* fait le point sur l’activité de la profession en 2023 – Union des assisteurs – 2024

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