Quel est l’impact de l’automobile sur l'environnement ?

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Alors que le marché automobile tend vers une ère électrique, les véhicules sont encore responsables de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France. Un bilan qui a de lourdes conséquences sur l’environnement, mais aussi sur la santé des français. Dommages, solutions : quel est l’impact de l'automobile sur l'environnement ? Reezocar fait le point.

Quel est l’impact de l’automobile sur l’environnement ?

On distingue trois principaux impacts sur l’environnement : la pollution de l’air, les émissions de gaz à effet de serre, et les nuisances sonores (ou pollution sonore) qui impactent davantage la santé.

La pollution de l'air

Sans grande surprise, la pollution de l’air apparaît comme l’évidence absolue de l’impact de l’automobile sur l’environnement (associé bien sûr à la santé des habitants). D’un point de vue économiste, on appelle la pollution de l’air une externalité négative : les responsables ne subissent pas tous les effets toxiques. Notons que la pollution de l’air est considérée comme la troisième cause de mort prématurée en France, derrière l’alcool et le tabac, avec 50 000 décès chaque année.

La pollution sonore

La pollution sonore est un élément clé dans l’impact de l’automobile sur l’environnement. Malgré une baisse considérable de l’intérêt des Français pour le tunning, la modification des systèmes d’échappement reste une opération encore réalisée sur de nombreux modèles de voitures. Même si ces changements peuvent être motivés par l’esthétisme uniquement, le niveau sonore est souvent considérablement augmenté lorsque le véhicule fonctionne (même au ralenti) : la nuisance sonore passe ainsi de 65 à plus de 150 décibels.

Notez que le transport routier est responsable de 80 % des nuisances sonores émises dans l’environnement.

Quels sont les impacts de l’automobile sur la santé ?

Les particules fines

La pollution de l’air causée en grande partie par les rejets de CO2 n’est pas le seul responsable de l’impact de l’automobile sur la santé. Nous retrouvons également les particules fines émises par les véhicules, nombreuses et variées (monoxyde de carbone, hydrocarbures, dioxyde de soufre, etc.).

Tableau de l’impact des gazs automobiles et des nuisances sonores sur la santé

Nom du gazOrigineConséquences sur la santé
Monoxyde de carbone (CO)Combustion incomplète des carburantsTroubles respiratoires et cardiovasculairesRéduction de la concentration d’oxygène dans l’organisme
Oxydes d’azote (NO)Combustion des carburantsTroubles respiratoiresGêne oculaire
Particules fines (PM10)Véhicules thermiques (notamment diesel)Troubles respiratoires et cardiovasculaires, notamment chez les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de pathologies pulmonaires et/ou cardiovasculaires
Hydrocarbures (HC) et composés organiques volatiles (COV)Évaporation de l’essenceCombustion incomplèteNocivité accrue dont particules cancérigène (benzène)
Dioxyde de soufre (SO)Combustion de carburants soufrésTroubles respiratoires et cardiovasculaires
Nuisances sonoresBruits de circulation supérieurs à 55 décibelsTroubles de l’attention, de l’audition, du sommeil, hypertension, stress, risques cardiovasculaires, troubles psychologiques

Quelles solutions pour faire face à l’impact de l’automobile sur l’environnement?

Ce que dit la loi

Plusieurs lois en lien avec l’impact de l'automobile tendent à protéger l’environnement et les usagers.

  • La loi sur l’air (30 décembre 1996) stipule «le droit reconnu à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé» et concerne ainsi la pollution de l’air
  • Le Code de la route (article R.319-3) évoque l’importance de «ne pas émettre de bruits susceptibles de causer une gêne aux usagers de la route ou aux riverains» et relève ainsi des problèmes de nuisances sonores, tout comme la loi interdisant formellement l’utilisation d’un échappement libre

Les sanctions mises en place

Pour les nuisances sonores et selon l’article R.318-3 du Code de la route, des sanctions ont été mises en place pour verbaliser les conducteurs (à hauteur d’une amende forfaitaire de 135 euros) qui :

  • possèdent un échappement libre ;
  • détiennent un dispositif d’échappement non muni d’un silencieux en bon état, ou d’un dispositif modifié ;
  • sont responsables d’un niveau sonore important, en raison du mauvais état du dispositif d’échappement ou de sa modification ;
  • font preuve d’une conduite bruyante en agglomération (accélération répétées au démarrage, à l’arrêt ou sur les routes).

La vignette Crit’Air

Mise en place en 2017, la vignette Crit’Air est une pastille antipollution inscrite dans la réglementation du Code la route pour l’environnement en France. Elle est obligatoire, et se décline en plusieurs catégories et couleurs qui dépendent du type de véhicule, de son moteur (carburant ou énergie) et de sa date de première immatriculation (ou Norme Euro).

VignetteCouleurType de moteur ou véhiculeDate de mise en circulation
Crit’Air 0VerteVoiture qui ne rejette aucun gaz nocifs comme la voiture électrique, la voiture à hydrogènePas de date limite de mise en circulation
Crit’Air 1VioletteVoiture hybride rechargeable et véhicules au gazPas de date limite de mise en circulation
Véhicules essence classés Euro 5 et 6Après le 1er janvier 2011
Crit’Air 2JauneVoiture essence classée Euro 5Entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010
Voiture diesel classée Euro 5 ou 6Après le 1er janvier 2011
Crit’Air 3OrangeVéhicules essence classés Euro 2 ou 3Entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2005
Voiture diesel classée Euro 4Entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010
Crit’Air 4RougeVéhicules diesel classés Euro 3Entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005
Crit’Air 5GriseVoiture diesel classée Euro 2Entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000

Étendre le réseau routier : une solution ?

Pour éviter de créer un engorgement des routes et ainsi limiter une concentration trop élevée de particules augmentant la pollution de l’air, l’agrandissement des réseaux routiers s’est imposé comme une solution. Cependant, la construction de nouvelles routes ou rocades n’empêche ni les embouteillages, ni la limitation de la pollution de l’air ou des nuisances sonores. Pour preuve, la Katy Freeway au Texas continue d’être engorgée malgré ses 26 voies. Oui, vous avez bien lu. De plus, l’impact d’un tel agrandissement a des répercussions immédiates sur l’environnement et notamment la biodiversité.

Les solutions à petite échelle

En dehors des solutions proposées au niveau national ou européen (comme les normes Euro), certains constructeurs proposent des solutions à leur échelle comme :

  • la réduction des coûts de production ;
  • la limitation de la consommation énergétiques (boucles d’économie circulaire grâce à une récupération de la chaleur en surplus et sa réutilisation sur d’autres sites) ;
  • la réutilisation des déchets en tant que ressources en circuit fermé (batteries électriques).

Quel futur pour l’automobile et l’environnement en 2024 ?

Bilan des émissions de gaz

Malgré le schéma affiché depuis quelques années, la production de gaz polluants a considérablement diminué depuis les années 80 et cette réduction devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies. En effet, on estime la réduction des émissions de :

  • 30 % d’oxyde d’azote ;
  • 32 % des composés organiques volatiles ;
  • 44 % du dioxyde de soufre ;
  • 51 % du monoxyde de carbone ;
  • 98 % de plomb.

La norme Euro 7

Des diminutions de la pollution de l’air qui s’expliquent notamment par le durcissement de la réglementation antipollution, et notamment par les normes européennes d'émissions mises en place jusqu’à ce jour. Le 12 avril 2024, une nouvelle norme a vu le jour : l’Euro 7 (votée par le Conseil de l’Union européenne), qui doit entrer en vigueur d’ici 2027. Elle a pour but de limiter les productions de gaz à effet de serre liées au trafic routier. Ces normes, mises en place depuis les années 90, imposent un seuil de limite d’émissions d’oxydes d’azote (NOx), de monoxyde de carbone, d’hydrocarbures et de particules fines pour les moteurs thermiques des voitures neuves sur le marché en Europe. Ces normes concernent tous les types de véhicules selon leur catégorie.

La normalisation de l’électrique

D’autres solutions sont actuellement en cours auprès des différents gouvernements et organismes dans le monde entier. Parmi elles, le passage progressif aux véhicules plus propres. La motorisation électrique (ainsi que la motorisation hybride) propose une alternative aux véhicules thermiques qui rejettent beaucoup de gaz nocifs pour l’homme et pour l’environnement. Pour inciter les usagers à opter pour un véhicule produisant peu voire pas de CO2, plusieurs propositions ont été faites :

  • proposer une aide nationale (Prime à la Conversion, Bonus écologiques) et des aides territoriales pour acquérir un véhicule propre, neuf ou d’occasion, avec des réduction pouvant dépasser 8000 euros ;
  • imposer un malus écologique à partir d’un rejet de 118 g de CO2/km au 1er janvier 2024 (contre 123 g en 2023) avec une taxation de 50 euros pour ces véhicules.

La voiture de demain se veut donc propre, en accord avec les nouvelles réglementations mises en place au fil des années, afin de limiter au maximum la production de gaz à effet de serre et participer à la conservation de l’environnement. Vers un air plus propre en 2024 ? Affaire à suivre…

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